Déontologie administrative et professionnelle : les capacités du personnel de la CDHC renforcées
La formation organisée du 26 au 28 avril 2023, dans la salle de la Mutuelle du Trésor sis au quartier Messa à Yaoundé, traduit le souci constant du Top Management de la Commission des Droits de l’homme du Cameroun de voir les capacités professionnelles de l’ensemble des membres du personnel de cette institution sans cesse renforcées. C’est la septième formation organisée en deux ans seulement au bénéfice de ce personnel qui joue les premiers rôles dans le cadre de la mise en œuvre du mandat de la CDHC. Le secrétaire permanent, Jean-Pierre ABOUEM ESSEBA, a présidé la cérémonie d’ouverture de ce séminaire au nom du Président James MOUANGUE KOBILA, empêché.
Faire de la Commission des Droits de l’homme du Cameroun « la structure de référence en matière de Droits de l’homme dans le contexte très concurrentiel du mouvement des Droits de l’homme au Cameroun » : telle est la vision que porte l’équipe conduite depuis 2021 par le Professeur James MOUANGUE KOBILA. Une vision dont la traduction passe par la mise en œuvre des valeurs cardinales qui la sous-tendent. Pour y parvenir, le Top Management de la CDHC impulse depuis deux ans une dynamique ponctuée de reformes et d’actes visant à permettre aux membres du personnel de cette institution de jouer pleinement leur rôle. Le Séminaire de formation en déontologie administrative et professionnelle dont ont bénéficié ces derniers participe effectivement de cette dynamique.
Dans son allocution, le secrétaire permanent de la CDHC a d’abord adressé les remerciements du Président de la CDHC au Directeur de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM). Répondant favorablement à sa demande, celui-ci a bien voulu désigner Monsieur NDONG NTOUNG, « haut commis de l’Etat et formateur de haute réputation pétri d’une expérience longue et riche, en vue d’animer ce séminaire de formation ». Le Secrétaire Permanent de la CDHC a ajouté que « le comportement du personnel doit impérativement traduire au quotidien le respect des principes cardinaux de la pratique administrative et professionnelle pour une mise en œuvre optimale des attributions et des obligations professionnelles inscrites dans leurs fiches de poste respectives » avant d’engager ces hommes et femmes à endosser humblement la posture d’apprenants, car ils doivent se « montrer à la hauteur des exigences des missions qui leur sont assignées », a-t-il précisé.
Le Top Management de la CDHC est en effet conscient que les membres du personnel sur qui repose l’action qu’il pilote ont des connaissances approximatives de l’éthique et de la déontologie administrative et professionnelle. Le Secrétaire permanent s’est d’ailleurs souvenu que ces manquements les conduisent bien souvent à « adopter des comportements malheureux qui ont justifié des sanctions disciplinaires allant jusqu’à la résiliation des contrats de plus d’un agent de la Commission ».
Durant trois jours, les cadres et assimilés du siège et des dix antennes régionales de l’INDH Cameroun ont été mobilisés et entrainés sous la conduite de l’expert dédié. Après avoir procédé par des contrôles de connaissance, notamment sur l’organisation de l’Etat du Cameroun, l’environnement administratif général et l’environnement professionnel interne à la CDHC, l’expert de l’ENAM a enchainé avec les règles de comportement vis-à-vis de l’institution d’une part et vis-à-vis de la hiérarchie et des collègues d’autre part. Ces modules ont permis aux apprenants de se fixer les idées sur l’ensemble d’obligations auxquelles l’exercice de leur fonction les astreint. Il s’agit, entre autres, des obligations de loyauté, de servir et de se consacrer au service, de performance, de professionnalisme, de célérité, d’obéissance hiérarchique, de respect, de courtoisie, de collaboration, de concertation, etc. À ces règles, il faut surtout ajouter les obligations d’obéissance hiérarchique, de réserve, de discrétion professionnelle, de secret professionnel, d’ouverture, de communication, de transparence et de redevabilité.
Les idées des membres du personnel de la CDHC ont également été fixées sur les principes généraux de la pratique administrative et professionnelle. Le personnel de la CDHC a intégré que l’exercice de leur fonction est soumis aux principes cardinaux du respect de l’intérêt général et de la légalité de l’action administrative. Les notions de continuité du service public, de protection de la fortune publique, d’objectivité, de désintéressement doivent être de mise dans le cadre du traitement des dossiers des usagers. En outre, le personnel de la CDHC doit connaitre l’environnement administratif, avoir la vision globale des situations et maîtriser la rédaction administrative.
Des exercices ont été faits sur la traduction de l’obligation de performance, sur l’obligation de servir et de se consacrer au service en attitudes pratiques à adopter dans l’exécution des activités administratives et professionnelles.
Sur la base d’une fiche témoin traduisant la signification, les fondements et les attitudes pratiques d’application de la légalité de l’action administrative en tant que principe fondamental de travail dans toutes les entités publiques, les six valeurs qui sous-tendent la vision de la CDHC ont été passées en revue par les apprenants. Un document de référence sera produit dans les prochains jours. Son contenu renseignera mieux sur les mobiles du choix du professionnalisme, de l’objectivité, de l’efficience, de l’engagement, de l’intégrité et de la performance comme valeurs de la Commission des Droits de l’homme du Cameroun.
Assidus du début jusqu’à la fin des trois jours de formation, les membres du personnel de la CDHC n’ont pas tu leur appréciation de l’initiative du Professeur James MOUANGUE KOBILA et son équipe. Cette formation « a permis de situer le personnel sur sa responsabilité dans l'exercice du travail au quotidien (respect de la hiérarchie, probité morale, conscience professionnelle, etc.) et dans la préservation de l'image de marque de la CDHC », reconnait Pierre Emmanuel MBIA, Chef du cabinet du Vice-Président de la CDHC.
Annet Mbeng Enonchong, Chargée d’études assistante chargée du fichier et de la statistique à la CDHC, trouve que cette formation était « très enrichissante et opportune, car elle a permis d’améliorer les connaissances des cadres supérieurs en traitement de dossiers administratifs et d’avoir une meilleure maîtrise des valeurs de notre institution ». Elle propose « que cette formation soit étendue à d’autres agents subalternes de la Commission comme les secrétaires, appelées à intervenir dans le traitement plusieurs dossiers ».
Mathias EKEKE NJOMO, Chef de l’Antenne régionale de la CDHC pour le Littoral reconnait que ladite formation « a permis aux membres du personnel de s'inspirer des valeurs fondamentales mises en avant par la hiérarchie pour l'exécution des obligations cristallisées dans la loi de 2019 régissant l’organisation et le fonctionnement de la Commission ». Il ajoute qu’« elle a en outre aidé les membres du personnel, grâce à l'échange d'expériences avec l'expert, à adopter des mesures et des attitudes pratiques qui résultent de ces valeurs fondamentales lors de l'exécution de leur travail ».
Ernest Hervé ESSAMA, Chargé d’études assistant, chargé de la protection des Droits de l’homme à la CDHC, après avoir également salué l’initiative de la hiérarchie, estime que « les bases de la déontologie administrative ayant été posées, il serait bénéfique de compléter cette formation par d’autres formations du même genre, mais plus approfondies ».
Cette formation a pris place à la suite d’une série d’autres organisées en vue de l’opérationnalisation de l’institution nationale des Droits de l’homme du Cameroun. Il s’agit entre autres de l’atelier de formation initiale des membres et du personnel, des ateliers de formation des membres et du personnel sur le contentieux devant les organes régionaux africains des Droits de l’homme, sur le développement institutionnel et le renforcement organisationnel, sur le Management des projets, sur le recyclage en Droits de l’homme et la formation continue de certains cadres, des assistantes de direction et des secrétaires.
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